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Indexation Contributive du vocabulaire de Bernard Stiegler

Michel Blanchut Autres articles de l’auteur·ice →

Protocole

Protocole et principes de cette indexation du vocabulaire de Bernard Stiegler :

  • Michel Blanchut : le vocabulaire ne sert pas à donner un avis personnel (même pertinent) sur tel ou tel concept mais de noter une référence textuelle, la définition d'un concept, qui apparaissent au fil d'une lecture de BS, d'un article ou d'une conférence etc. L'important est l'Index : dans quel ouvrage, à quelle page, ou lien hypertexte vers la conférence et timecode etc. Pour en savoir davantage sur tel ou tel concept nous offrons la possibilité de prolonger directement la consultation vers les vocabulaires de Ars Industrialis et/ou de l'Internation. Voir les liens "Pour aller plus loin..."

  • Victor Chaix : les contributions de différentes personnes sont marquées par différentes couleurs (ce qui permet de visibiliser le fait qu'il y a autant d'annotations que de lecteurs/auditeurs de Bernard Stiegler). Merci d'indiquer votre nom en cliquant sur l'incône en haut à droite du document lorsque vous contribuez à cet index semi-contributif, avec la plus grande partie (sans couleur) élaborée par Michel Blanchut. Merci de ne pas partager le lien de ce document publiquement mais seulement sur la base de la confiance et de l'intéret pour le corpus Stieglerien.

  • Des propositions pour enrichir ce protocole et ces principes sont possibles, n'hésitez pas à en faire ! Par exemple, utiliser les commentaires hypothesis pour discuter ? Embed toutes les vidéos ? Utiliser les notes de bas de page pour des liens/ressources complémentaires ?

Indexation

A

Abstraction (Marx) : Séminaire pharmakon 2016 séance 1 1:04: 12 retranscription du séminaire page 19

Adaptation : « En aucun cas il faut s’adapter ; ça, c’est le discours du marketing, c’est ce qu’a très bien montré J.-F. Lyotard dans « La condition postmoderne » ; mais ce que répondent les philosophes c’est « il ne faut jamais s’adapter » il faut adopter, ce n’est pas du tout la même chose ; les mouches drosophiles s’adaptent, mais nous ne sommes pas des mouches drosophiles ; alors la question que pose le pharmakon c’est la prolétarisation ; pour les marxistes, ça veut dire le travailleur manuel privé de son savoir et soumis à l’exploitation de sa force de travail etc. Pour moi, c’est beaucoup plus riche que ça ; la prolétarisation c’est ce qui m’empêche de penser tout simplement, qui fait qu’on peut me contrôler dans mon comportement et me faire croire que je pense précisément au moment où je ne pense pas ; c’est ce que dit Socrate à Phèdre ; c’est tout à fait fondamental ; la prolétarisation il y en a toujours parce que dans toute société humaine il y a des rapports de force ; il n’y a pas de rapports de force dans une fourmilière même chez les grands singes, parce qu’un rapport de force, comme dit Marx, c’est pas un rapport entre un mâle et un autre mâle, c’est un rapport entre un groupe social et un autre groupe social et Durkheim, si vous voulez avoir une vision non marxiste de ça, montre que c’est le problème que provoque la division du travail et que la division du travail c’est l’extériorisation dans les artefacts techniques de la spécialisation organique qu’on trouve dans le vivant. Il y a deux grands personnages qui ont très bien montré que le problème n’est pas l’adaptation, le premier s’appelle Nietzche qui critique Roux en montrant qu’en aucun cas le vivant ne s’adapte jamais, il produit à partir de sa singularité c’est-à-dire de son défaut, une nouvelle forme de vie et celui qui a développé ça en tant que médecin et biologiste c’est Canguilhem qui en a fait une théorie absolument fondamentale ; il dit : on ne s’adapte pas, on crée une infidélité par rapport à un état de fait et dans cet état de fait on produit un état de droit. L’adaptation c’est le discours de Chris Anderson ; l’état de droit, c’est l’adoption c’est-à-dire c’est la singularisation pour produire non pas de l’entropie mais de la néguentropie, pour produire de l’avenir ; le déroulement du devenir tel que l’appliquent les mathématiques appliquées c’est de l’entropie, ça ne peut produire qu’à une catastrophe et à très court terme ». https://youtu.be/ALBre0fAT-E?t=3779 Vivre par(mi) les écrans, Session 3

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Allagmatique (Simondon): "(...) une théorie des opérations, des relations d’échelle et des ordres de grandeur." Séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 00:46:30

Algorithme : rétention tertiaire hypomnésique Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Anamnèse (voir hypomnèse) : Issu du grec ána (remontée) et mnémè (souvenir), ce terme signifie réminiscence, que l’on traduit aussi par ressouvenir. On distingue deux dimensions dans la mémoire : l’enregistrement que les Grecs appelaient « mnesis » et les Latins « memoria », et la remémoration que les Grecs appelaient « anamnesis » et les Latins « reminiscientia ». Enregistrer ne suffit pas, il faut ensuite faire remonter ou revenir ce qui a été enregistrés.

Anti-anthropie :
" (...) La petite spirale c’est ce qui constitue vos critères de sélection, la grande spirale c’est ce qui tend à faire évoluer vos critères de sélection en les faisant fonctionner ; vous les appliquez et en les appliquant vous (je, nous) les changez ; nous faisons cela en permanence et c’est le processus de la transindividuation, sachant que dans tout cela, ce que l’on cherche à produire, à la fois de l’anti-entropie, càd qu’on cherche à bouleverser les ordres constitués ; oui, bien sûr, vous savez qui est Platon, vous savez qui est Darwin, vous savez des tas de trucs, moi-aussi, je sais plein de trucs mais si nous sommes là, c’est pour identifier ce que nous ne savons pas pour produire, à partir de ce que nous ne savons pas, ce que Maël et Longo appellent de l’anti-entropie, mais moi je l’écris avec un a et un h. De l’anti-anthropie ?" Séminaire pharmakon séance 3 time code 01:49:56 retranscription page 26

" (...), on dit très souvent : l’ordre c’est la néguentropie, le désordre c’est l’entropie ; non !, l’anti-anthropie c’est le désordre et ne confondez pas la théorie de l’entropie et de la néguentropie avec la théorie de l’ordre et le désordre ; ce sont deux choses tout à fait différentes" Séminaire pharmakon séance 3 time code 01:51:37 retranscription page 27

Anthropocène : c’est un concept qui a été exposé il y a une quinzaine d’années aux Etats-Unis par un chimiste, Paul Josef Crutzen. Anthropocène est un néologisme construit à partir du grec ancien ἄνθρωπος (anthropos, « être humain ») et καινός (kainos, « nouveau », suffixe relatif à une époque géologique)1, en référence à une nouvelle période où l'activité humaine est devenue la contrainte géologique dominante devant toutes les autres forces géologiques et naturelles qui avaient prévalu jusque-là.

Wikipédia et Cours ICO1 2015 – cours 1 28 :00 https://iri-ressources.org/video-26.html?collection=1

" ...Il se passe quelque chose de fondamental à peu près au début de l’anthropocène : c’est l’apparition de la machine à vapeur. C’est parce que la machine à vapeur apparaît que l’anthropocène est l’anthropocène. C’est ça l’anthropocène... " Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 00:27:55

Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

Aperception : L’unification de ma conscience c’est aussi l’unification du monde en totalité càd que dans ma conscience j’ai une conscience du monde en totalité et unifier ma propre conscience c’est produire la cohérence du monde dans sa globalité. Ce que Kant appelle l’aperception transcendantale : il dit que l’unité de la perception de moi-même correspond à l’unité que j’ai de la perception du monde. Kant dit que le moi c’est une projection, c’est une consistance qui n’existe pas et qu’il n’y a pas d’unité du moi, il n’y a pas d’identité du moi. L’unité du moi c’est toujours ce que j’ai à produire, elle n’est jamais donnée, elle est à venir. Cours du 15.03.2014 1 :47 :00 Ce cours est sur Kant. TT3 p. 673 Fayard

Attention / Education / enseignement / école : L’attention n’est pas innée. Elle se forme. L'attention se forme, elle diffère en fonction des cultures. Elle doit être formée au bon moment (très difficile pour un humain d'apprendre à marcher à 4-5 ans par exemple). Cas des enfants sauvages : ne peuvent plus être éduqués il est trop tard). Cf. Lucien Malson Les enfants sauvages. 10/18 L’humanité, c’est la formation de l’attention 1 :06 :00 « Associations between content types of early media exposure and subsequent attentional problems » Zimmerman, Christakis

Qu'est-ce que l'attention ? C'est ce qui se forme entre les générations, c'est ce qui s'élabore à travers les savoirs qui sont transmis, des savoir-vivre (ils constituent des sociétés différentes). Ce sont des rituels transformés. Les savoir-faire sont des modèles d'attention. Les savoirs théoriques sont des façons de faire attention. Cette attention se forme entre les générations à travers ces transmissions, en tant qu'attention des descendants envers leurs ascendants « tu honoreras ton père et ta mère » ICO1 2015 cours 2 1 :01 :07 https://iri-ressources.org/video-28.html?collection=1

Colline 15 novembre 2008 : destruction et formation de l'attention III https://arsindustrialis.org/node/1450 17 mai 2008 : le numérique dans l'économie et la cognition de l'attention https://arsindustrialis.org/le-num%C3%A9rique-dans-l%C3%A9conomie-et-la-cognition-de-lattention-0 23 juin 2007 : formation et destruction de l'attention - débats autour de l'appel faire attention https://arsindustrialis.org/formation-et-destruction-de-lattention-2 12 mai 2007: formation et destruction de l'attention - l'avenir de nos établissements d'enseignement à l'époque des nouvelles industries de programmes https://arsindustrialis.org/formation-et-destruction-de-lattention-1

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Avenir (vs Devenir) : Séminaire pharmakon 2015 séance 1 1 :11 :50

B

Bêtise / intelligence : Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

C

Capitalisme : " (...) Ces serfs du Moyen-âge vont devenir les bourgeois des Flandres à la Renaissance qui vont créer le capitalisme" Séminaire Pharmakon 2019 séance 2 time code 01:38:08

Capitalisme pulsionnel (vs idéalisation) : ICO1 cours 2 00 :52 :30 https://iri-ressources.org/video-28.html?collection=1#

Causes :
"Aristote distinguait la cause efficiente, la cause matérielle, la cause formelle et la cause finale. Et la cause efficiente ce n’est pas du tout la cause formelle. Et la science, le savoir, c’est d’abord la cause formelle. Et la cause formelle n’est vivante, càd néguentropique, qu’à la condition de projeter sa cause finale. Et on retourne à Whitehead, lecteur de Kant càd au règne des fins. Et par ailleurs, cette causalité n’est pas possible sans une causalité matérielle, et nous nous disons qu’elle est organologique, elle n’est pas seulement organique ni thermodynamique"
Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 01:02:46

Circuit du désir : MD1 MD2, p. 85, 117 MS1, p. MS2 : p. 104, 107, 130, 226, 247 MS2 p. 226 « Comme circuit, le désir est une action, c'est-à-dire l’économie libidinale de relations affectives et de pratiques instrumentales au sein d’un horizon d’artefacts techniques et de traces, d’œuvres, d’outils, d’instruments et de choses, où se constitue un horizon social formé d’organisations sociales, et où ces organismes sociaux individuent une loi. »

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Connaissance : cours du 15.03.2014 pour Kant, la connaissance c’est ce qui est constitué par le jeu des facultés du sujet connaissant que sont l’intuition, l’entendement, et la raison. Mais ce jeu entre des trois facultés est lui-même rendu possible et conditionné par une autre faculté qui s’appelle dans la 1ère édition de la Critique, l’imagination transcendantale (= la capacité de projection) et nous découvrons que celle-ci permet par le jeu de trois synthèses (1 :23 :28) la projection des concepts de l’entendement sur les données de l’intuition, tout cela conditionnant l’apparition (à moi) du phénomène. Au-delà, il y a la raison car il y a des choses qui ne sont pas phénoménalisables (par exemple Dieu). D’une façon plus générale, Kant ne les appelle plus des phénomènes mais des noumènes (càd des objets de l’esprit mais qui ne sont pas des objets de l’expérience 1 :27 :22. De ce fait, il faut une 4ème synthèse et c’est justement le projecteur, le pharmakon càd une synthèse « artéfactuelle » en plus des 3 premières synthèses. Voir schématisme https://video.mshparisnord.fr/w/bvJa2sf3hR4M9QZdt5AbWd?start=1h23m28s

Constatif (voir performatif) : se dit des énoncés qui décrivent un état de choses. Le philosophe anglais J.L. Austin distingue deux aspects du langage : le constatif et le performatif. Dans un énoncé constatif, on décrit une action dont l'authenticité est vérifiable, comme lorsque je dis « hier, j'ai appelé ma mère ». On peut toujours vérifier et me traiter de menteur. Le langage performatif, lui, a l'effet d'une performance. Lorsque je dis à quelqu'un « je m'excuse » ou « je vous jure », je ne décris rien, je « fais » des choses avec les mots. — (Mustapha Fahmi, La leçon de Rosalinde, éditions La Peuplade, Chicoutimi (Québec), 2018, p. 95

Crise :

Conscience : toute conscience fonctionne comme un cinéma ; les images intériorisées peuvent être extériorisées et réalisées (le réalisateur) ; elles peuvent transformer la vie. Cours pharmakon du 30.11.2013 https://video.mshparisnord.fr/w/o7NSYoKFWjFXPDSFQ1ATLK

Critique (et critique de la critique) :

Cybernétique : "(...) c’est un nouvel âge de la grammatisation, qui est un pharmakon, et qu’il faut analyser ce pharmakon en tant que tel, et ça, c’est que fait Wiener. Séminaire Pharmakon 2018 séance 6 time code 01:47:43

D

Désir (voir Circuit du désir)  : "La définition du désir dans Au-delà du principe de plaisir c’est ce qui permet de détourner la pulsion. Le désir est la capacité néguentropique et néguanthropologique par excellence en cela qu’il est constitué par ce détournement qui est donc bien une différance avec un a" Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 01:00:49

Réenchanter le monde RM p. 60-61

pour aller plus loin /https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Désaffectation / désaffectation : Un homme peut être désaffecté en ce double sens où

  1. il peut ne plus éprouver d’affects, et devenir en cela profondément indifférent, ne réagissant plus que par comportements réflexes, c’est à dire pulsionnels : des comportements dénués de toute politesse, de tout ce policé que forme la civilité d’un espace et d’une puissance publique civilisés,
  2. il peut ne plus avoir de place, ne plus être affecté à aucune place (à aucun èthos, et telle est la question de l’éthique) dans cet espace public qui se réduit comme peau de chagrin, qui se privatise et transforme tout en marchandises : il peut se trouver, autrement dit, totalement désindividué, dénué de tout savoir, que ce soit comme producteur ou comme consommateur, ne sachant plus rien faire ni comment vivre – faute de savoir-faire et de savoir-vivre, privé de cette possibilité d’individuation qu’offre une processus d’individuation psychique et collective digne de ce nom. La désaffection, comme désaffectation, c’est la perte d’individuation pour les individus psychiques comme pour les individus collectifs, qui deviennent alors impuissants, et elle conduit aux actes désespérés. Dans Elephant, de Gus Van Sant, les deux adolescents qui vont passer à l’acte sont désaffectés – et celui qui joue la Sonate au clair de lune peut faire illusion comme ces officiers nazis qui, « administrant » les camps d’extermination, se délectaient de musique romantique. Comme il y a des usines désaffectées, il y a des adolescents désaffectés, souffrant d’une saturation affective qui a été engendrée par une guerre : la guerre esthétique induite par le contrôle des affects et la soumission des technologies aux impératifs du contrôle comportemental lui-même soumis aux prescriptions du marketing, c’est à dire à la diffusion de ces modes d’emploi qui détruisent les savoir vivre.

Diaboles : cf symboles

Dialectique (Socratique) : ICO1 cours 2 00 :13 :23 https://iri-ressources.org/video-28.html?collection=1#

" (...) ; qu’est-ce que cette discussion avec ses gloses va produire ? elle va pointer des imprécisions, elle va demander des éclaircissements, elle va souligner des contradictions, elle va ouvrir des problèmes, elle va pproposer des références, elle va faire objections etc. ça s’appelle la controverse et cette controverse, c’est ce qu’on appelle depuis Socrate, la dialectique noétique. C’est ça la noèse, et ce que Socrate dira dans Théétète, ce que je fais en discutant avec toi; Séminaire Pharmakon 2019 séance 3 time code 01:45:30 retranscription page 25 Désidentification : J’ai analysé ce que j’ai appelé la désidentification dans Mécréance et discrédit 2. Les sociétés incontrôlables d’individus désaffectés, Galilée, 2006. Je montrerai prochainement (dans L’avenir du désir, à paraître aux éditions Flammarion) que la désidentification collective est ce qui résulte de la destruction des institutions de programmes, et en premier lieu l’école, par les industries de programmes, et en premier lieu la télévision.

Differance (Derrida) : « … lorsqu’on diffère (surseoir, p. ex à la loi du devenir) et que l’on répète dans le diffèrement temporel, ça diffère, ça se différencie, d’autres choses se manifestent à travers ce que finalement la différance constitue un exercice de ce que Platon appelle la mimesis » cours pharmakon 29.03.2014 00 :08 :40 https://video.mshparisnord.fr/w/4hMUL4QVGzmx48daxGvj4h?start=0h08m40s

" (...) elle (Shérazade) diffère par le récit l'entropie qui est pour elle sa propre mort. C'est ça l'histoire des mille et une nuits. Et chaque fois Shérazade reproduit un nouvel épisode. Et ça c'est une extraordinaire allégorie de ce que c'est que la différance avec un a" Séminaire Pharmakon 2019 séance 5 time code 00:26:38 retranscription page 10

Ding das, : " (...) vous avez bien vu que mes spirales, elles on un trou à l’infini ; dans ce trou, il y a das Ding, et ces spires, qui constituent l’accès à ces trous, elles sont constituées de rétentions primaires, secondaires et tertiaires, psychiques, collectives etc. et elles sont le fruit d’une blessure, d’un trauma" Séminaire Pharmakon 2019 séance 2 time code 01:42:37 s

Diversalité :

" (...) il faut poser que l’universel est diversel càd que l’universel se présente toujours de manière diverselle. La diversalité « universelle » du vivant organique, càd végétal et animal, et du vivant exosomatique càd noétique (ou ce qu’on appelle l’homme) procède de l’inachèvement fondamental et fonctionnel de l’entropie négative au sens strict – càd telle qu’elle ne saurait être confondue par exemple avec l’ordre des structures dissipatives (ça c’est l’erreur de Rodier, il ne voit pas que les structures dissipative ne sont pas un modèle qui produit de l’anti-anthropie), celles-ci ne constituant aucune anti-entropie." Séminaire Pharmakon 9 séance 2 time code 01:14:05

Diversification : " (...) le processus d’individuation psychique et collective, dit Simondon, c’est ce qui produit du « transindividuel » et le transindividuel c’est ce qu’il appelle de la « signification »

" (...) si la signi-fication est une diversi-fication ça veut dire forcément que la signification est locale, la diversification c’est toujours localement qu’elle se produit" Séminaire pharmakon 2019 séance 3 time code 00:55:33

Double redoublement épokhal : " (...) Ça c’est le jeu du double redoublement épokhal, ça commence toujours par une suspension technologique et ça engendre toujours de nouveaux circuits noétiques, le deuxième temps du redoublement épokhal qui est le temps où la crise produite par le choc technologique va générer un processus de diachronisation qui lui-même, va générer de nouveaux circuits transindividuation pour finalement générer une nouvelle synchronisation c’est-à-dire un changement de régime" Séminaire pharmakon 2019 séance 4 time code 01:43:02 retranscrption page 9

la question des rapports entre les chocs technologiques qui sont liés à ce que j’appelle le premier temps du double redoublement épokhal et le second temps du double redoublement épokhal qui est sous l’effet d’un choc technologique, par exemple la révolution industrielle qui advient au début du XIXème siècle en France, la noèse va s’emparer de ce choc, le transformer (p. ex la modernité de Baudelaire dont parle tant Walter Benjamin) séminaire pharmakon 26.03.2020 00 :20 :00 https://iri-ressources.org/video-890.html?collection=29&season=59

cf. également Séminaire Pharamkon 2019 séance 3 time code 01:09:15 retranscription page 17

« Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue » p. 63-64

Voir infra Tendances

Disruption : La disruption désigne la perturbation de l’ensemble des organisations et des institutions sociales (de la famille au gouvernement en passant par l’école, les entreprises, les langages, le droit, les règles économiques, la fiscalité, etc.) par les développements de nouvelles technologies qui se produisent à un rythme extrêmement rapide. La disruption résulte du fait que la vitesse de l’évolution des milieux techniques est bien plus grande que celle de l’évolution des organisations sociales. Ce phénomène n’est pas nouveau. Bertrand Gille le décrit comme un désajustement entre systèmes techniques et systèmes sociaux, typique de ce qui advient avec la révolution industrielle. Gilbert Simondon le désigne comme un déphasage entre réalités techniques et contenus culturels. Jacques Derrida, quant à lui, parlait des effets de dislocation engendrés par l’accélération technologique. Néanmoins, aujourd’hui, ces transformations techniques sont si rapides qu’elles échappent au politique et au social, comme à la puissance publique en général, si bien qu’aucun nouveau modèle de développement économique et social viable à long terme ne parvient à se reconstituer. Sous le régime de l’innovation radicale et permanente, la régulation, la législation et le savoir arrivent toujours trop tard : en résulte une extension constante des vides juridiques et des vides théoriques, qui semble, quant à elle, sans précédent historique.

Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

Diversalité : cf. Raison

Voir supra Double redoublement épokhal

E

Economie : Séances à la Colline 28 mars 2009 : Economie du désir et désir en économie 2 31 janvier 2009 : Economie du désir et désir en économie https://arsindustrialis.org/economie-du-d%C3%A9sir-et-d%C3%A9sir-en-%C3%A9conomie 17 mai 2008 : le numérique dans l'économie et la cognition de l'attention https://arsindustrialis.org/le-num%C3%A9rique-dans-l%C3%A9conomie-et-la-cognition-de-lattention-0 12 avril 2008 : mécroissance et libido https://arsindustrialis.org/mecroissance-et-libido 15 mars 2008: économie de la contribution https://arsindustrialis.org/l%C3%A9conomie-de-la-contribution 16 décembre 2006 : investissement durable https://arsindustrialis.org/investissement-durable 14 octobre 2006 : impuissance publique et puissance politique https://arsindustrialis.org/node/1458

Economie politique : "(...) l’économie politique est une thérapeutique de cette maladie qu’est l’économie, non pas au sens de la science économique mais au sens où l’oeconomia – et je le prend y compris dans le sens de la théologie càd de la Trinité - désigne la sphère des échanges locaux à divers niveaux de localité. C’est absolument fondamental Et ces niveaux de localité sont micro, les exorganismes simples, méso, les exorganismes complexes que j’appelle inférieurs (accessibles à des profanes, des manants) et macro, les exorganismes complexes que j’appelle supérieurs (p. ex. la princesse de Suède, elle a un caractère de sacralité)" Séminaire pharmakon 2018 séance 6 time code 01:09:25

Economie de la contribution : La thèse proposée par le modèle de l’économie contributive consiste à soutenir que l’augmentation de la productivité rendue possible par l’automatisation pourrait permettre de libérer les individus d’un certain nombre d’emplois prolétarisants, ouvrant ainsi de nouveaux champs d’activités capacitantes et contributives, fondées sur la pratique de savoirs. Un tel modèle doit permettre de redistribuer le temps gagné par l’automatisation et de donner aux citoyens les moyens de développer des activités de travail à la fois soutenables pour la biosphère et désirables pour les populations – productrices d’anti-entropie en cela. L’économie contributive se fonde donc sur une valorisation systémique de l’anti-entropie : pour ce faire, elle suppose la mise en œuvre de nouveaux indicateurs de valeur. Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

Economie libidinale : " Pourquoi transitionnelle ? parce que c’est évidemment tout ça toujours sous condition d’une économie libidinale qui est conçue pas seulement avec Freud mais avec Winnicott càd où les objets qui forment les rétentions tertiaires sont transitionnels et vous savez bien que votre smartphone est un objet transitionnel pour vous et c’est parce que les gens qui développent cette industrie de la réticulation le savent et le font fonctionner que tout ça fonctionne précisément." Séminaire pharmakon séance time code 01:39:54

endosomatique / exosomatique : " (...) la membrane d’une cellule n’est pas étanche, elle est perméable mais elle n’est telle cellule que parce qu’elle est agrégée à d’autres cellules au sein d’un organe endosomatique qui lui-même n’est un organe qu’au sein d’un corps endosomatique et qui lui-même peut devenir un corps exosomatique en articulant ses organes endosomatiques avec des organes artificiels par exemple une pompe à insuline pour le diabétique, par exemple le langage pour le petit bébé etc." Séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 01:26:50

Entropie/néguanthropie/anti-entropie : Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

Epiphylogénèse (fonds pré-individuel chez Simondon) : " (...) càd le fait que la vie se différencie parfois par des voies qui ne sont pas elles-mêmes biologiques et qui sont produites par ce que Leroi-Gourhan appelle l’extériorisation du vivant avec ce qu’on appelle l’homme. 2 :03 :32 cours pharmakon du 14.12.2013 https://www.youtube.com/watch?v=L0BRXuDASIo&t=7412s

Cf. également : De la misère symbolique tome 1 page 77, TT1 page 185 (page 207 de la réédition chez Fayard)

L’épiphylogénèse désigne la conservation, l’accumulation et la sédimentation des expériences individuelles par l’inscription dans les objets techniques. Tout objet technique est support de mémoire, par exemple le silex taillé porte dans sa forme la façon d’être utilisé (prise en main, usage pour couper, etc.), c’est une mémoire externe. La thèse TAC ou « l’école de Compiègne » p. 4 http://aswemay.fr/co/these-tac.html

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Epiphylogénétique : La mémoire humaine est indissociable de la technique en tant qu’elle est épiphylogénétique : je la qualifie ainsi dans la mesure où la troisième mémoire est à la fois le produit de l’expérience individuelle que l’on appelle épigénétique, et le support phylogénétique, c'est-à-dire constituant un véritable phylum culturel intergénérationnel (Philosopher par accident, p. 49). L’individu se développe à partir se trois mémoires :

  •      la mémoire génétique
  •      la mémoire nerveuse (épigénétique)
  •      la mémoire techno-logique (épiphylogénétique).
    L’épigénèse, accumulation récapitulative, dynamique et morphogénétique (phylogénèse) de l’expérience individuelle (épi), désigne l’apparition d’un nouveau rapport entre l’organisme et son milieu, qui est aussi un nouvel été de la matière : si l’individu est une matière organique et donc organisée, son rapport au milieu (à la matière en général, organique et inorganique), lorsqu’il s’agit d’un qui, est médiatisé par cette matière organisée quoique inorganique qu’est l’organon, l’outil avec son rôle instructeur (son rôle d’instrument), le quoi. C’est en ce sens-là que le quoi invente le qui tout autant qu’il est inventé par lui. TT1, p. 185 (page 207 de la réédition chez Fayard) Voir ég. Aimer p.64 pour le il

Epimetheia : « l’arrivée d’Hermès, c’est le moment où la bêtise (d’Epiméthée) se transforme en savoir à partir d’une pratique que j’appelle quasi-causale càd d’une pratique où c’est moi qui deviens la cause du pharmakon ». Cours pharmakon du 29.03.2014 00 :10 :40 https://video.mshparisnord.fr/w/4hMUL4QVGzmx48daxGvj4h?start=0h10m40s

Epokhal : Je prends ici le mot “ épokhal ” au sens d’interruption et de mise en suspens, et d’ouverture d’une nouvelle époque. J’ai essayé de montrer dans La technique et le temps 1 et 2 que

  1. le devenir technique doit être pensé à partir du concept de système technique,
  2. qu’il n’y a pas de société humaine qui ne soit constituée par un système technique,
  3. qu’un système technique est traversé par des tendances évolutives qui, lorsqu’elles se concrétisent, induisent un changement de système technique,
  4. qu’un tel changement nécessite des ajustements avec les autres systèmes qui constituent la société,
  5. que ces ajustements constituent une suspension et une réélaboration des programmes socio-ethniques qui forment l’unité du corps social,
  6. que cette réélaboration est une sélection parmi des possibles effectuée à travers des dispositifs rétentionnels, eux-mêmes constitués par des mnémotechniques ou des mnémotechnologies, dont le devenir est lié à celui du système technique, et dont l’appropriation permet l’élaboration de critères de sélection constituant un motif, c’est à dire une raison et un sens caractéristiques d’une époque de l’esprit, c’est à dire d’un stade caractéristique de l’individuation psychique et collective.

Sur ces points, cf. La technique et le temps 1. La faute d’Epiméthée, op. cit., p. 237 s., La technique et le temps 2. La désorientation, op. cit., p. 74-75 et La technique et le temps 3. Le temps du cinéma et la question du mal-être, op.cit. p. 25.

Epiphylogénèse : « L’épiphylogénèse, accumulation récapitulative, dynamique et morphogénétique (phylogenèse) de l’expérience individuelle (épi), désigne l’apparition d’un nouveau rapport entre l’organisme et son milieu, qui est aussi un nouvel été de la matière : si l’individu est une matière organique et don organisée, son rapport au milieu (à la matière en général, organique et inorganique), lorsqu’il s’agit d’un qui, est médiatisé par cette matière organisée quoique inorganique qu’est l’organum, l’outil avec son rôle instructeur (son rôle d’instrument), le quoi. C’est en ce sens là que le quoi invente le qui tout autant qu’il est inventé par lui. » TT1, p. 185 On peut dès lors dire que l’individu se développe à partir de tois couche de mémoire :

  •      la mémoire génétique,
  •      la mémoire nerveuse (épigénétique),
  •      la mémoire techno-logique (épiphylogénétique)

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Esprit : Le mot « esprit» désigne ici le processus noétique à la fois psychique et collectif (cérébral et social) : l'esprit est ce qui dépasse le je et le relie au nous, il est la condition du et de l'individuation psychique et collective, tout comme l'est d'ailleurs la technique. L'esprit dont je parle ici n'est pas une vapeur ou une pure idée, une pure forme, ou encore ce que l'on appelle un « pur esprit », mais ce qui, passant par l'organisation de la matière, ouvre le processus de con-jonctions, de disjonctions et en cela de trans-formations et de trans-individuations en quoi l'individuation psychique et collective consiste. - MD2, 14

L'esprit n'est pas une vapeur flottant entre les âmes qu'elle embrumerait ou inspirerait : l'esprit est ce que l'organisation technique de la matière, c'est-à-dire ce que le processus d'extériorisation de la mémoire, et comme rétentions tertiaires, induit en tant qu'une formede vie appelée l'ex-sistence, et telle que seules des consistances, qu'elle projette comme les motifs de son avenir inachevable, et en cela in-fini, lui permettent de s'individuer (MD2 103)

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Être : la vraie question de Socrate c’est le pharmakon, pas l’être, parce que Socrate est un tragique. Voir Séminaire 14.12.2013 alentours de 1 :45 :00 ce qui intéresse l’homme (le mortel) est sur terre ou sous terre. Le ciel est le domaine des Dieux. Les choses changent chez Platon à partir du Livre 7 de la République et l’évocation de l’âme ailée

Exclamation : CE1 : p. 86 (explication simplifiée)

Réenchanter le Monde, note de bas de page, p. 104

Exotranscendance : " (...) Qu'est-ce que c'est que l'exotranscendance ? Pourquoi est-ce que je l'appelle comme ça, en connotant la transcendance au sens de l'autre plan ? Eh bien c'est ce qui fait que le poisson sort de l'eau par intermittence. Le poisson noétique, le poisson volant intermittemment sort de l'eau. Par exemple, quand il se met à dessiner, quoi ? Un oiseau. Un oiseau, mais qui est un oiseau artificiel, qui sont des ailes d'oiseau en fait, et qui sont le dessin de Léonard de Vinci qui sera réalisé en 1880 par Clément Ader, ça s'appelle un avion. Ça c'est de l'exotranscendance. C'est-à-dire que c'est la capacité de ce que j’appelle la faculté de rêver des rêves réalisables." Séminaire pharmakon 2019 séance 6 time code 00:27:29 retranscription page 9

Externalité :

MS2 : 68 sq (puis repris dans tout le livre) MD : 179,181, 203, 210 (exclamation et noétique)

Expert : « La question de l’expertise est la question de l’expérience. Est expert (adjectif) celui qui a de l’expérience – ce qui n’est peut-être pas toujours le cas de ceux que l’on appelle des experts (substantif), qui sont en revanche des spécialistes (et ce substantif est aussi le titre d’un film). Expérimenté : voici ce que veut dire au départ l’adjectif expert, et ce mot a évidemment évolué dans son sens, et est devenu un substantif dans le cadre de l’évolution de la procédure de socialisation des dispositifs techniques et de toute cette nouvelle organologie qui, à la fois, requiert des spécialistes, et produit une qualification des individus, une perte d’expérience par conséquent, une dissociation – y compris pour ces spécialistes. » TCD p. 259

Exorganisme (simple et complexe; inférieur et supérieur) : " (...) la ville c’est à la fois un organisme et une machine parce que c’est ni un organisme ni une machine, c’est un exorganisme" Séminaire pharmakon 2018 séance 6 time code 00:39:07

Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

Exorganologie : " (...) ce que j’appelle l’exorganologie c’est ce qui étudie les rapports entre les exorganismes simples et les exorganismes complexes ; ce qui constitue les exorganismes simples ce n’est pas l’exorganologie, c’est ce que j’appelle depuis une vingtaine d’années l’organologie qui, elle-même, repose sur une pharmacologie ; l’exorganologie ne peut s’analyser que comme ces rapports entre exorganismes simples et exorganismes complexes" Séminaire pharmakon 2018 sénce 6 time code 00:43:57

Exosphère: " (...) - je dis l’exosphère parce que la technosphère elle est sur la terre mais autour de la terre il y a une exosphère - , par exemple ce réseau satellitaire qui n’est pas dans la biosphère mais au-delà" Séminaire Pharmakon 2019 séance 2 time code 01:43:30

Externalité :

Exosomatisation (voir endosomatique) : " (...) C’est le rêve réalisable qui fait l’exosomatisation Séminaire pharmakon 2019 séance 2 time code 00:23:24

Pour aller plus loinhttps://journals.openedition.org/appareil/3752

F

Facticité : " (...) il faut être courageux pour faire de l'ethnologie parce que c'est parfois extrêmement rude à vivre, c'est de totalement se déprogrammer, de totalement abandonner la facticité de ses habitudes. Pourquoi ? Pour découvrir qu'elles sont factices justement, c'est-à-dire qu'elles sont comme ça, mais elles pourraient tout à fait être autrement" Séminaire pharmakon 2019 séance 5 time code 00:44:10 retranscription page 16

Finitude rétentionnelle : « C’est parce que son savoir procède de cette extériorité primordiale de la mémoire que l’esclave de Ménon dessine dans le sable pour y tracer une figure : pour penser son objet, il doit d’emblée l’extérioriser en organisant le sable, en organisant l’inorganicité du sable qui devient du même coup, comme surface plastique pouvant recevoir une inscription, et surtout la conserver, l’espace et le support de projection d’un concept géométrique. Tout aussi éphémère qu’il puisse être, le dessin sur le sable peut conserver plus durablement que l’esprit de l’esclave une caractéristique d’un élément de la figure, parce que cet esprit de l’esclave est essentiellement mouvant : ses pensées ne cessent de passer et de s’effacer, il est donc rétentionnellement fini ». Bernard Stiegler, Philosopher par accident, éd. Galilée 2004, pp.49-50.

Fracture esthétique : C’est au lendemain du 21 avril 2002 que cette question m’a en quelque sorte sauté à la figure. Il m’est apparu ce jour-là, dans une effrayante clarté, que les gens qui ont alors voté pour Jean-Marie Le Pen sont des personnes avec lesquelles je ne sens pas, comme si nous ne partagions aucune expérience esthétique commune. Il m’est apparu que ces hommes, ces femmes, ces jeunes gens ne sentent pas ce qui se passe, et en cela ne se sentent plus appartenir à la société ; qu’ils sont enfermés dans une zone (commerciale, industrielle, d’ « aménagements » divers, voire rurale, etc.) qui n’est plus un monde , parce qu’elle a décroché esthétiquement. Le 21 avril a été une catastrophe politico-esthétique.

G

Google

Grammatisation : La grammatisation est la représentation des mouvements des flux humains : la parole, l'écriture, ou même le cinéma. (ch ez Canguilhem « la forme de vie technique » ICO1 2015 – cours 2 1 :42 :00 https://iri-ressources.org/video-28.html?collection=1

J’ai appelé grammatisation le processus par lequel tous les flux où s’enchaînent les actes symboliques (c’est à dire aussi existentiels) peuvent être discrétisés, formalisés et reproduits. Le plus connu de ces processus est l’écriture du langage. C’est Sylvain Auroux qui a forgé le terme de grammatisation pour le décrire : “ Selon Auroux, l’alphabet constitue un processus de grammatisation (un devenir-lettre du son de la parole) qui précède toute logique et toute grammaire, toute science du langage et toute science en général, qui est la condition techno-logique (au sens où elle est toujours déjà à la fois technique et logique) de tous savoirs, et qui commence par son extériorisation. La troisième révolution industrielle en quoi consiste la généralisation des technologies informationnelles et la redéfinition des savoirs en quoi elles consistent appartient à ce processus de grammatisation – et plus précisément, à la troisième révolution technologique de la grammatisation, la deuxième étant, dans la définition de Sylvain Auroux, la révolution de l’imprimé. … Grammatiser signifie chez Auroux discrétiser pour isoler des grammes, c’est à dire des éléments constitutifs et en nombre fini formant un système. … Il ne faut pas confondre la grammatisation avec la grammaticalisation : la grammatisation précède la théorie grammaticale. … La pratique technique de la grammatisation, liée à diverses préoccupations utilitaires, précède très largement les théories qu’elle conditionne et rend possibles. Bref, ce ne sont pas les grammairiens qui inventent la grammatisation, mais bien la grammatisation, comme fait essentiellement technique, qui produit les grammairiens …. Dans l’histoire du processus d’individuation psychique et collective de l’Occident, la grammatisation, comme individuation technique, est une arme pour le contrôle des idiomes, et, à travers eux, des esprits, c’est à dire des activités rétentionnelles …. Auroux donne l’exemple de la grammaire de Ma, la première grammaire du chinois selon lui, qui aurait réussi à projeter dans le chinois la grammaire latine. Cette projection grammaticale de la “ grammaire latine étendue ”, comme l’appelle Auroux, étonnamment proche de ce que Jacques Derrida a nommé la mondialatinisation, est ce qui a permis à l’occident … d’assurer sa domination sur les esprits en contrôlant leurs symboles, c’est à dire en leur imposant des critères de sélection dans leurs propres dispositifs rétentionnels. La grammatisation est la production et la discrétisation de structures (qui trament des milieux préindividuels et des organisations transindividuelles et que supportent des dispositifs techniques ou mnémotechniques). ” (De la misère symbolique 1, op. cit., p. 111-114) Mais la reproduction mécanique d’un geste humain est également une grammatisation, tout comme l’analyse algorithmique d’une image ou d’un flux sonore. La grammatisation du geste est ce qui permet de lui ôter sa dimension existentielle : c’est en cela qu’elle constitue la perte d’individuation décrite par Simondon à propos de l’ouvrier devenant servant de la machine. C’est aussi ce que concrétise le travail à la chaîne dans les usines Ford et l’organisation scientifique du travail de Taylor. On peut concevoir également l’analyse génétique du vivant comme une discrétisation du continu vital apparentée à un processus de grammatisation. C’est en ce sens que Jacques Derrida avait pu inscrire la grammatologie – dont le concept précède celui de grammatisation de vingt-six ans – dans le contexte du néodarwinisme et de la biologie moléculaire. La perte d’individuation induite par la grammatisation du vivant mériterait évidemment des analyses très complexes. Elle concerne aussi bien la filiation que l’agriculture et que le processus d’individuation vitale, que suppose l’individuation psychique et collective, et que Simondon analyse dans L’individu et sa genèse physico-biologique, Millon, 1995.

Le cinéma machinise le fonctionnement de la perception. La grammatisation synthétise des flux qui sont engendrés sous forme de mouvement. Le but est de "discrétiser" un mouvement (de le découper) afin de le reproduire. L'alphabet, à travers les lettres qui le constituent est grammatisé. La grammatisation de la parole permet de retranscrire un objet temporel (parole) en le spatialisant (écrit). L'objectif étant ensuite de pouvoir voir émerger de nouvelles choses grâce aux connaissances écrites et appropriées par la personne qui les a écrites (par exemple en comprenant nos prises de notes). ICO1 2015 cours 2 https://iri-ressources.org/video-28.html?collection=1

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

H

Homme : "ça n’existe pas l’homme, on ne peut pas le détruire ; l’homme est une idée à venir, toujours à venir" Séminaire pharmakon 2016 séance 1 00:30:40

Humus noétique : Thème du séminaire 2019 séance 5

monde 3 poppérien cf. Séminaire Pharmakon 2020 séance 8 00 :13 :05 https://iri-ressources.org/video-925.html?collection=29&season=59

Hyperactivité et détournement de l’attention : MD2 p. 130-135

Hypermatière :

Pouraller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Hypomnèse (vois Anamnèse) : Ce terme désigne la mémoire de rappel et toutes les techniques de mémoire : les aide-mémoires, exercices et autres « arts de la mémoire », aussi bien que les enregistrements matériels de toutes sortes qu’on appelle les hypomnémata. Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Hypomnemata : Foucault définissait (L’écriture de soi, op.cit., p. 1237) les hypomnémata comme pouvant être « des livres de comptes, des registres publics, des carnets individuels servant d’aide-mémoire. Leur usage come livre de vie, guide de conduite semblé être devenu chose courante dans tout un public cultivé. On y consignait des citations, des fragments d’ouvrages, des exemples et des actions dont on avait été témoin ou dont on avait lu le récit, des réflexions ou des raisonnements qu’on avait entendus ou qui étaient venus à l’esprit. Ils constituaient une mémoire matérielle des choses lues, entendues ou pensée ; ils les offraient ainsi comme un trésor accumulé à la relecture et à la méditation ultérieures ». Cette mnémo-technique des hypomnémata a été rendue possible par un nouveau stade de la grammatisation du logos que constitue l’écriture ortho-graphique. En tant que mnémo-technologies, les technologies industrielles de l’esprit sont de nouvelles formes d’hypomnémata ouvrant un nouveau processus de grammatisation. Cf. Mécréance et discrédit t. La décadence des démocraties industrielles, éd. Galilée pp. 107-115 Nous appelons hypomnemata les techniques de la mémoire et de la communication. Dans l’Antiquité grecque, puis dans l’Antiquité romain ces techniques supportaient la vie de l’esprit, c'est-à-dire ce que Michel Foucault appelle « l’écriture de soi », condition du « gouvernement de soi et des autres », mais qui furent aussi les techniques de manipulation et de contrôle de l’opinion par l’intermédiaire desquelles les sophistes tentaient de transformer la connaissance en instrument de pouvoir – ce contre quoi la philosophie s’éleva, et ce combat faut aussi sa naissance même. La télévision, la radio, les ordinateurs, Internet, en tant que mnémo-technologies sont de nouvelles formes d’hypomnémata qui appellent de nouvelles pratiques. C’est l’objet du manifeste d’Ars Industrialis. Réenchanter la monde – La valeur esprit contre le populisme industriel, Flammarion 2006, p. 20-21.

I

Identifications primaires et secondaires : MD2 : p. 19, 67, 82-90, 97, 119, 132, 141, 145 Réenchanter le monde : 44, 58, 61, 70

Identité : « Il faut se soigner du phantasme de l’identité… » Cours pharmakon du 14.12.2013 1 :57 :54

Idiolecte : " (...) un idiolecte, c’est, ce que je décrivais l’autre jour, un ensemble rétentions secondaires psychiques qui servent de critères et qui sont chaque fois spécifiques à tel ou tel individu" Séminaire pharmakon 2019 séance 4 time code 01:06:05 retranscription page 15

Idiotexte :
https://www.persee.fr/docAsPDF/intel_0769-4113_2010_num_53_1_1178.pdf Cet article, qui constitue une sorte de document sur l’état d’une pensée en cours d’élaboration, propose une théorie de la mémoire - et une appréhension foncièrement mnésique de l'esprit - telle qu’elle se trouve toujours à la fois soutenue par une prothéticité qui la dépasse et incluse dans des champs mnésiques plus larges et parfois incompatibles par cette même prothéticité. Cette mémoire est dite idio-textuelle parce qu’elle est toujours une singularité (idios) et parce que, comme mémoire, elle est textuellement interprétable et toujours en cours d¹auto-interprétation dans un mouvement d¹autodifférenciation que l’on peut rapporter à ce que Simondon décrit comme un processus d’individuation. A partir de ces considérations purement théoriques, l’article tente de mettre en œuvre cet appareil théorique dans le contexte contemporain des prothèses numériques

Inachèvement : " (...) et l’inachèvement, c’est la culture de l’anti-entropie" Séminaire Pharmakon 2019 séance 2 time code 01:25.19

Inconscient : " (...) l’inconscient en tant qu’il est ce qui articule des pulsions en vue d’un investissement" Séminaire Phamakon 2019 séance 3 time code 00:16:50

Indissociable socialité (Kant) : Ce texte est un extrait du quatrième chapitre de Mécréance et discrédit, t.2, éd. Galilée, publié comme document de travail pour la préparation de la réunion d'Ars Industrialis Souffrance et consommation du 25 février 2006 L’INDIVIDU DÉSAFFECTÉ DANS LE PROCESSUS DE DÉSINDIVIDUATION PSYCHIQUE ET COLLECTIVE Chap. 29

Individuation psychique et collective : Je parle d’individuation psychique et collective au sens de Simondon, L’individuation psychique et collective, éd. Aubier, 1989 en y ajoutant mes propres analyses, présentées en particulier dans Aimer, s’aimer, nous aimer. Du 11 septembre au 21 avril, éd. Galilée, 2003, et dans De la misère symbolique 1. L’époque hyperindustrielle éd. Galilée 2004, et que je suis obligé de rappeler ici pour le lecteur qui n’aurait pas connaissance de ces ouvrages : “ Je ne suis je que dans la mesure où j’appartiens à un nous. Un je et un nous sont des processus d’individuation. Cela étant, le je et le nous, en tant que processus d’individuation, ont une histoire. Il ne s’agit pas seulement d’une histoire au sens où chaque nous est une histoire différente, mais au sens où les conditions de l’individuation du nous, au fil de l’histoire de l’humanité, se transforment. ” Aimer, s’aimer, nous aimer. Du 11 septembre au 21 avril, op. cit., p. 16 “ Simondon, dans L’individuation psychique et collective, montre que, pour que je m’individue, il faut que mon individuation participe du processus d’individuation collective, c’est-à-dire du nous, où, en tant que je, je me suis toujours déjà trouvé inscrit. Je n’existe que dans un groupe : mon individuation est l’individuation de mon groupe – avec lequel néanmoins je ne me confonds pas, et tandis que, de plus, je puis appartenir à plusieurs groupes qui peuvent être en dysharmonie. ” Ibid., p. 61-62. “ Dans Le temps du cinéma, j’avais posé que :

  1. Le je, comme individu psychique, ne peut être pensé qu’en tant qu’il appartient à un nous, qui est un individu collectif : le je se constitue en adoptant une histoire collective, dont il hérite, et dans laquelle se reconnaît une pluralité de je.
  2. Cet héritage est une adoption au sens où je peux parfaitement, en tant que petit-fils d’un immigré allemand, me reconnaître dans un passé qui n’a pas été celui de mes ancêtres, et que je peux néanmoins faire mien ; ce processus d’adoption est donc structurellement factice.
  3. Un je est essentiellement un processus, et non un état, et ce processus est une in-dividuation (c’est le processus d’individuation psychique) en tant que tendance à devenir-un, c’est à dire in-divisible.
  4. Cette tendance ne se réalise jamais parce qu’elle rencontre une contre-tendance avec laquelle elle forme un équilibre métastable – et il faut ici souligner que la théorie freudienne des pulsions est singulièrement proche de cette conception de la dynamique de l’individuation, mais aussi les pensées d’Empédocle et de Nietzsche.
  5. Un nous est également un tel processus (c’est le processus d’individuation collective), l’individuation du je étant toujours inscrite dans celle du nous, tandis qu’à l’inverse, l’individuation du nous ne s’accomplit qu’à travers celles, polémiques, des je qui le composent.
  6. Ce qui relie le je et le nous dans l’individuation est un milieu pré-individuel qui a des conditions positives d'effectivité, relevant de ce que j’ai appelé les dispositifs rétentionnels. Ces dispositifs rétentionnels sont supportés par le milieu technique qui est la condition de la rencontre du je et du nous : l’individuation du je et du nous est en ce sens également l’individuation d’un système technique (ce que Simondon, étrangement, n’a pas vu).
  7. Le système technique est un dispositif qui jouit d’un rôle spécifique (où tout objet est pris : un objet technique n’existe qu’agencé au sein d’un tel dispositif à d’autres objets techniques : c’est ce que Simondon appelle l’ensemble technique) : le fusil et plus généralement le devenir-technique avec lequel il fait système sont ainsi la possibilité de constitution d’une société disciplinaire chez Foucault.
  8. Le système technique est aussi ce qui soutient la possibilité de constitution de dispositifs rétentionnels, issus du processus de grammatisation qui se déploie au sein du processus d’individuation du système technique, et ces dispositifs rétentionnels sont ce qui conditionne les agencements entre l’individuation du je et l’individuation du nous en un même processus d’individuation psychique, collective, et technique (ou la grammatisation est un sous-système de la technique) qui comporte donc trois brins, chaque brin se divisant lui-même en sous-ensembles processuels (par exemple, le système technique en s’individuant individue aussi ses systèmes mnémotechniques ou mnémotechnologiques). ” De la misère symbolique 1. L’époque hyperindustrielle, p. 105-

Comment devenir soi; le processus d'individuation https://www.youtube.com/watch?v=qOOZ9ofR2NE

Intermittence : "le savoir n’est que par intermittence. Du coup, quand il ne comprend pas son caractère intermittent il devient un dogme, un anti-savoir, et dès qu’il devient un anti-savoir, il devient entropique" Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 00: 23:42

Internation : « Je reprends ce terme à Marcel Mauss. L'internation, c'est un espace qui n'est pas le résultat des relations entre des nations constituées avant lui, qui serait souveraines, autodéterminées, etc., mais ce qui donne lieu à des localités dans des flux, localités qui n'existent que par leur relation à l'internation. Ce que Simondon nomme une relation transductive, et où la localité est un processus d'individuation singulier dans le flux d'un processus plus large, celui des flux où se constitue l'internation » La télécratie contre la démocratie, op. cit., 74 et Constituer l’Europe 1. Dans un monde sans vergogne, éd. Galilée, 2005, p. 17

"(...) théoriser l’internation comme étant le macrocosme planétaire et biosphérique capable d’articuler à l’échelle macroéconomique une économie planétaire qui non seulement supporte les localités mais qui s’en nourrit et qui, donc, les entretient ; autrement dit, une économie conçue comme l’art de prendre soin de ce qui a lieu, autrement dit les évènements." Séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 00:43:09

Pour alller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

J

Jugement : « Le jugement et la transindviduation c’est la même chose. Toute transindividution n’est pas un jugement mais tout jugement est une transindividuation » D 336 – Jugement et transindviduation 16 avril 2007

K

L

Levi-Strauss : Commentaire de Tristes tropiques séminaire 2015 séance 2 00 :39 :25. Critique du structuralisme par B. Stiegler

Localité : « (…) ce qui constitue les localités est ce qui les différencie comme calendarité de spatialité, et ce qui les différencie ainsi est d’abord ce qui y arrive » La technique et le temps Fayard p. 439

Les formes de l'espace et du temps ne sont ni a priori (Kant) ni a postériori mais épiphylogénétiques. Elles sont ce qui constitue la localité. (...). Ce qui articule l'espace et le temps s'appelle un lieu. Un lieu est ce dans quoi il se produit quelque chose (Ereigniss chez Heidegger, évènement chez Deleuze). Séminaire pharmakon 2018 séance 3 time code 00:59:14

Également lieu, délimité par un dedans et dehors, où peut se développer une tendance néguanthropique (comme celle, biologique, qui caractérise la cellule vivante. On parlera ici d’entropie négative), La néguanthropie (organologique) est toujours locale.

" (...) cette diversité a un immense avantage, ça s’appelle la néguanthropie et l’anti-entropie ; c’est pour ça qu’on travaille sur la localité, c’est parce que nous sommes des rationalistes" Séminaire Pharmakon 2019 séance 3 time code 00:56:18

Logos

M

Mécroissance :

Mémoire (voir Propre de l’homme) : ICO1 cours 3 00 :21 :22 https://iri-ressources.org/video-29.html?collection=1

" (...) Vmon corps c’est une machine à mémoriser, c’est ce que disait Nietzsche : la vie, c’est de la matière qui a de la mémoiremon corps c’est une machine à mémoriser, c’est ce que disait Nietzsche : la vie, c’est de la matière qui a de la mémoire" Séminaire Pharmakon 2019 séance 3 time code 01:27:00 retranscription p. 22

Métadonnées :

Colline 17 mai 2008 : le numérique dans l'économie et la cognition de l'attention https://arsindustrialis.org/le-num%C3%A9rique-dans-l%C3%A9conomie-et-la-cognition-de-lattention-0 20 mai 2006 : Politique et télévision https://arsindustrialis.org/node/1463 5 novembre 2005 : Concepts et pratiques des technologies cognitives à partir de la question des bibliothèques numériques https://arsindustrialis.org/concepts-et-pratiques-des-technologies-cognitives-%C3%A0-partir-de-la-question-des-biblioth%C3%A8ques-num%C3%A9riqu 24 septembre 2005 : Société de savoirs et société de l'information : les enjeux du Sommet de Tunis https://arsindustrialis.org/node/1460

Milieu associé/dissocié : Le concept de milieu associé a été forgé par Simondon pour caractériser un milieu technique d’un type très particulier : est appelé « associé » un milieu technique tel que l’objet technique dont il est le milieu « associe » structurellement et fonctionnellement les énergies et les éléments naturels qui composent ce milieu, en sorte que la nature y devient une fonction du système technique. C’est le cas de la turbine Guimbal qui, dans les usines marée-motrice, assigne à l’eau de la mer, c’est-à-dire à l’élément naturel, une triple fonction technique de fourniture de l’énergie, de refroidissement de tout le corps de la turbine, et d’étanchéisation des paliers par la pression de l’eau. Or, à l’époque des hypomnémata numériques, il existe de tels milieux techniques et industriels où c’est l’élément humain de la géographie qui est associé au devenir du milieu technique : tel est le cas du réseau internet. Et telle est la raison pour laquelle internet rend possible l’économie participative typique du logiciel libre. Internet est en effet un milieu technique tel que les destinataires sont mis par principe en position de destinateurs. Réenchanter la monde – La valeur esprit contre le populisme industriel, op. cit., p, 52-52 ; La télécratie contre la démocratie, op.cit., p. 228 s. et débats d’Ars Industrialis au Théâtre National de la Colline, le 20 mai 2006 Politique et télévision

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Miracle : Séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 00:41:50

Misère (symbolique) : Par misère symbolique, j’entends donc la perte d’individuation qui résulte de la perte de participation à la production des symboles, ceux-ci désignant aussi bien les fruits de la vie intellective (concepts, idées, théorèmes, savoirs) que ceux de la vie sensible (arts, savoir-faire, moeurs). Et je suppose que l’état présent de perte d’individuation généralisée ne peut que conduire à un effondrement symbolique, c’est-à-dire à un effondrement du désir – autrement dit à la décomposition du social à proprement parler : à la guerre totale.

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Moi : " (...) il n’y a pas d’unité du moi ; ce moi toujours produit comme une anticipation à venir et donc ça n’existe pas l’identité, ce qui existe c’est l’identification Séminaire pharmakon 2019 séance 3 time code 01:57:27 retranscription page 28

N

Narcissisme primordial : J’appelle « narcissisme primordial » cette structure de la Psychè qui est indispensable à son fonctionnement, cette part d’amour de soi qui peut devenir parfois pathologique, mais sans laquelle aucune capacité d’amour quelle qu’elle soit ne serait possible. Freud parle de narcissisme primaire, mais cette expression ne correspond pas à ce dont je parle : elle désigne l’amour de soi infantile, une époque précoce de la sexualité. Freud parle aussi de narcissisme secondaire, ce qui survient à l’âge adulte, mais il ne s’agit encore pas de ce que je nomme le narcissisme primordial, qui est sans doute plus proche de ce que Lacan désigne dans son analyse du « stade du miroir ». Or, il y a un narcissisme primordial aussi bien du je que du nous : pour que le narcissisme de mon je puisse fonctionner, il faut qu’il puisse se projeter dans le narcissisme d’un nous. Aimer s’aimer nous aimer. Du 11 septembre au 21 avril, Galilée 2003, p. 14

Nécromasse : "(...) le vivant se nourrit de ses cadavres." Séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 00:47:57

Néguentropie (voir aussi anti-anthropie): La néguentropie est ce qui lutte contre l’entropie, c’est à dire contre l’égalisation et l’indifférenciation de toutes choses, et l’individuation est essentiellement un processus néguentropique : citation de Simondon dans réenchanter le monde.

"il faut hyperboliser la néguentropie autant que possible sachant que le prix de cette hyperbole, c’est l’accélération des vitesses de différentiation et d’indifférenciation. En fait ce qui caractérise la néguentropie dans la vie, c’est l’augmentation de la vitesse, c’est l’accélération des processus de production entropiques et néguentropiques. C’est donc l’accélération d’une manière ou d’une autre de la dégradation." Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 00:55:00

Nihilisme actif : séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 00:35:108

Noèse; Noopolitique (voir dialectique socratique : "Est-ce que la noèse doit être en permanence et maintenue à jamais ou est-ce qu’elle peut être noèse en n’étant qu’intermittente ? Et même, est-ce qu’elle ne peut être noèse qu’en n’étant intermittente ? Vous avez bien compris que c’est mon point de vue et que ce point de vue ne peut être que pharmacologique. La noèse est pharmacologique. Dès lors qu’elle est pharmacologique, elle produit de la néguentropie, c’est la pharmacologie positive mais inévitablement à tourne la pharmacologie négative, càd à l’entropie. Et donc savoir, ce n’est pas simplement détenir un savoir, c’est en permanence maintenir ce savoir toujours dans son potentiel néguentropique pour l’empêcher de se dégrader en entropie." Séminaire pharmakon 2015 séance 2 time code 00:47:34

" (...) la noésis confère la souveraineté aussi au sens où pour Socrate elle est la capacité de penser par soi-même ; et là on ne parle pas de la souveraineté à l’époque de Socrate, on parle de l’autonomie" Séminaire pharmakon 2019 séance 3 time code 00:08:27

Nootechnique/Psychotechnique :

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire Vidéos de concepts Simon Dautheville https://www.youtube.com/channel/UC4jB3RB8jzeNvaIY0mVTrpA

Nihilisme : épuisement du rêve et du pouvoir de réaliser ses rêves (projection - protentions) séminaire du 09.10.2010 1 :04 :04

"(...) c’est l’accomplissement du nihilisme comme calculabilité généralisée à travers les dispositifs de technologie computationnelle contrôlant absolument tout y compris les palpitations de mon cœur, le fonctionnement de mon foie etc." Séminaire pharmakon 2018 séance 6 time code 00:36:49

O

Objet transitionnel : " (...) Donald Winnicott montre que l’appareil psychique de l’enfant se constitue par une localisation de son expérience à travers, en particulier, ce qu’il appelle les objets transitionnels qui constituent une aire d’expérience entre lui et sa mère, sa mère ou son éducatrice, sa nourrice, éventuellement son père qui peut être la nourrice etc. Cette aire d’expérience qui est primordiale chez le bébé, qui est la condition de constitution de ce qu’on appelle la psychogenèse infantile du nourrisson, elle est l‘origine de l’exosomatisation parce que l’aire intermédiaire c’est l’aire de « l’illusion » primordiale, dit Winnicott ; c’est une illusion ; par exemple, le bébé a l’illusion que son nounours c’est un être vivant, magique, on en sait rien, mais Winnicott montre que l’éducation du bébé n’est possible que si la mère protège cette illusion et en fait une réalité, la transcende performativement en une réalité qui ne va être efficace que pendant un certain temps, 10 mois, 12 mois , 18 mois et après il va falloir le désintoxiquer de l’objet transitionnel parce que Winnicott montre qu’une mère qui fait bien son travail apprend à l’enfant finalement, à un moment donné, à abandonner cet objet transitionnel (...). C’est le rêve réalisable qui fait l’exosomatisation " Séminaire Pharmakon 2019 séance 2 time code 00:21:24

Objet temporel Philosopher par accident : 74-86

On : Aimer : 17, 42, 51, 53, 69 TT3 : 156 (page 707 de la réédition chez Fayard)

Ontologie : "(...) le devenir n’est plus un accident qui arrive au cosmos, c’est la loi du cosmos ; mais ça ne peut plus être une ontologie évidemment ; donc la loi n’est plus ontologique, ne réfère plus à l’être ; c’est ça le nihilisme. Séminaire 2017 séance 11 time code 00:53:23

Organologie générale L’organologie générale est la méthode que je propose pour décrire la façon dont évoluent conjointement, au cours de l’histoire de l’humanité, les organes physiologiques, les organes artificiels et les organisations sociales. Un organe physiologique (y compris le cerveau, siège de l’appareil psychique –mais l’appareil psychique n’est pas réductible au cerveau, et suppose des organes techniques, des artefacts supports de symbolisation et dont la langue est un cas) n’évolue pas indépendamment des organes techniques et sociaux : leurs évolutions sont inscrites dans ce que Simondon appelle des relations transductives, c’est à dire des relations dont les termes sont constitués par la relation même, ce qui signifie aussi que l’évolution de l’un des termes de la relation implique une évolution corrélative de l’autre terme. L’organologie générale décrit une relation à trois classes de termes (physiologiques, techniques et sociaux). Réenchanter la monde – La valeur esprit contre le populisme industriel, Flammarion, 2006, p. 46. Pour un exposé détaillé des concepts de l’organologie générale, cf De la misère symbolique 2. La catastrophè du sensible, Galilée, 2004 , pp. 29, 99

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organogenèse : " (...) l’exorganogenèse, c’est la rétention tertiaire; Séminaire Pharmakon 2019 Séane 3 time code 01:37:08 page 24 dela retranscription

Orthogenèse : désigne l’idée d’une direction à l’œuvre dans l’évolution indépendante de la lutte pour la survie. "L’orthogenèse c’est le fait qu’il y a une sélection non naturelle, une sélection artificielle. On parle d’orthogenèse chez les biologistes lorsqu’on pose qu’une espèce s’auto-produit, engendre des critères de sélection qui ne sont pas ceux de la lutte pour la vie" Séminaire Pharmakon 2019 séance 4

" (...) que veut-dire orthogenèse ? ça veut dire la genèse d’une conformation, la production d’une normalité, orthos, conforme, exacte qui va faire que l’exorganisme va évoluer dans le même sens, donc on va avoir un processus de sélection de ce qui est conforme à la normativité exorganique locale par l’exorganisme ; c’est l’exorganogenèse dont parle Lotka comme un processus orthogénétique de sélection ; cette sélection n’est donc pas une sélection biologie et darwinienne" Séminaire Pharmakon 2019 séance 3 time code 01:04:15

" (...) « orthogénétique » ça signifie « qui s’opère dans une situation exosomatique où la psychogénèse, la noogenèse et la technogenèse sont inséparables" Séminaire Pharmakkon 2019 séance 3 time code 00:59:58

othographe : "(...) l’orthographe, ce n’est pas du tout simplement une conformation à une règle conventionnelle tout à fait arbitraire ; non, c’est une capacité analytique de remonter dans l’histoire du langage et donc c’est une question fondamentale de la grammatisation." Séminaire Pharmakon 2019 séance 2 time code 00:20:52

Orthothèse (littérale) : signifie la position (thésis) exacte (orthos) qui permet de constituer le système alphabétique comme orthographie.

Otium/Négotium : L’otium est le temps du loisir libre de tout negotium, de toute activité liée à la subsistance. Il est en cela le temps de l’existence. Il consiste dans la pratique des hypomnémata (technique de la mémoire) : écriture, musique, peinture … par laquelle celui qui pratique se donne un soin, se constitue. Michel Foucault parle « d’écriture de soi ». Si l’otium est une forme de retrait, cette pratique solitaire est pour autant toujours socialement destinée et constituée. Elle demande un apprentissage et s’inscrit dans un horizon collectif. C’est en cela que la question de l’otium est politique et conduit à la nécessité d’un « otium du peuple » qui a été longtemps religieux et qui est devenu laïc, étatique et athée avec Condorcet et Jules Ferry. Les pratiques de l’otium tendent aujourd’hui à être intégralement prises en charges par les industries de services. Soumises aux contraintes du marché, elles se voient diluée et finalement confondues dans le negotium. Or, si otium et negotium, existence et subsistance composent toujours, ils doivent absolument demeurer distinctes. C’est pourquoi j’appelle à la constitution d’un nouvel « otium du peuple » issu des pratiques des technologies numériques qui ne peut-être que le fruit d’une nouvelle puissance publique. Mécréance et discrédit 1. La décadence des démocraties industrielles, Galilée, 2004, p. 158 et 191-192 ; Constituer l’Europe 1. Dans un monde sans vergogne, éd. Galilée, 2005, p.116-119

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L'ouvert : "(...)qu’est-ce que l’« ouvert » dans l’entropie ? c’est par exemple la localité de la terre dans la biosphère" Séminaire Pharmakon 2019 séance 2 time code 00:58:41

P

Participation / contribution 20 janvier 2007 : la démocratie participative https://arsindustrialis.org/la-d%C3%A9mocratie-participative

Performatif (voir constatif) : se dit d’un verbe dont l’énonciation constitue simultanément l’action qu’il exprime (je fume, je promets sont des énoncés performatifs). Dans le domaine courant : le dire c’est faire advenir la chose…

Pharmakon/Pharmacologie : « C’est le rêve qui en se réalisant produit des pharmaka… » Cours pharmakon du 29.03.2014 00 :14 :00 https://video.mshparisnord.fr/w/4hMUL4QVGzmx48daxGvj4h?start=14m

C’est un remède qui peut devenir un poison et réciproquement et en particulier c’est le cas de l’écriture dit Platon qui montre comment à l’époque grecque, les sophistes font un mésusage de l’écriture que lui-même pratique pour combattre ce mésusage

« (…) le pharmakon est toujours destructeur et il est toujours constructeur ; il y a des champs de force, des rapports de force comme on les appelle depuis le XIXe siècle ; mais ça ne date pas du XIXe siècle, on les appelle ainsi depuis Marx mais le premier à en parler c’est Adam Smith mais le premier à poser le problème dans des termes qui ne sont pas ceux de Marx, c’est-à-dire la prolétarisation, c’est Socrate… » https://youtu.be/ALBre0fAT-E?t=3709 Vivre par(mi) les écrans, Session 3

Dans Phèdre (Platon), on peut lire ce mythe égyptien retranscrit par Socrate : Theuth affirme devant le Roi qu'il a inventé l'écriture. Son interlocuteur lui répond que cela va affaiblir sa mémoire. Socrate a conscience de l'importance de l'écriture et qu'il s'agit d'un remède à l'oubli. Néanmoins, selon lui, c'est un pharmakon (ce dernier a des points positifs -> un remède et négatifs -> un poison). Effectivement, l'écriture peut provoquer la déformation du savoir. "pharmakon"= drogue (médicament) en grec Dans le Jardin de l'Academos, on cherche à transformer ce poison en remède en prescrivant des conseils pour bien utiliser l'écriture. On peut croire que l'on possède le savoir mais on peut très bien ne pas l'avoir : on apprend bêtement sans se le réapproprier. Présomption d'avoir le savoir en lisant sans apprendre : croire savoir sans être savant. "L'information n'est pas du savoir" (B. STIEGLER) -> il faut la transformer pour qu'elle devienne du savoir. L'enjeu est de restituer du savoir et non la désinformation à travers les médias (pharmacologie des médias). Le numérique est une forme spécifique d'écriture (en partie via la programmation) Apprendre quelque chose, c'est modifier ses synapses. Ecriture -> intériorisation du savoir. Maîtriser l'écriture, c'est acquérir des automatismes. Il faut produire une différence par la répétition. Règles d'interprétation = l'herméneutique, c'est ce qui constituent les disciplines. Exemple : Passage de la géométrie euclidienne à la géométrie riemannienne Transformation de son cerveau par l'acquisition de règles d'interprétation va permettre d'extérioriser son savoir. Base de la société grecque : tout citoyen a le droit de savoir lire et écrire et a le droit de présenter une interprétation différente de la loi mais il n'a pas le droit de la transgresser.

ICO1 cours 2 https://iri-ressources.org/video-28.html?collection=1

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Philia : Aimer : 28, 31 35 Mécréance et Discrédit1 : 34, 37, 122, 171 MD2 : 18, 20, 34 MD3 : 93, 117, 121 PA : 51 MS1 : 15, 19, 46, 38, 50, 189, 191 MS2 : 51, 174 TT3 : 157, (page 706 de la réédition chez Fayard) CE1 : 114 RM : 60, 65, 66

Philosophie : Dans la philosophie, c’est d’abord notre façon de vivre qui est en question, qui est mise en question séminaire 9.10.2010

Processus d’individuation de référence De même qu’il y a une identification primaire au couple parental pour l’individu psychique, il y a une identification primaire à un processus d’individuation de référence pour l’individu collectif. (…) Pour m’individuer, je dois m’identifier à un processus d’individuation psychosocial de référence, qui constitue en dernier ressort l’ensemble des critères qui arbitrent mon individuation psychique aussi bien que mon individuation sociale. (…) Dans tous les cas, c’est dans le processus d’individuation de référence que se constitue la philia : elle est ce qui produit cette référence comme référence, et comme relation : une relation transductive qui transindividue, via des transducteurs, qui sont donc en fin de compte des méta-transducteurs, La télécratie contre la démocratie, op. cit., p. 112 s.

Prolétarisation : "La prolétarisation de l’homme c’est son devenir entropique". Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 00:33:35

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

Propre (de l’homme) : Rétentions tertiaires. Ce sont les sédimentations hypomnésiques qui se sont accumulées au cours des générations en se spatialisant et en se matérialisant dans un monde d’artefacts – « supports de mémoire », c’est à dire hypomnémata4 -, et qui constituent de ce fait un processus d’individuation psycho-socio-technique. Les rétentions tertiaires sont le propre de l’espèce humaine.

L’espèce humaine, étant originairement constituée par sa prothéticité, dispose d’une troisième mémoire, ni génétique, ni épigénétique : le milieu épiphylogénétique (épi- car mémoire psychique, phylo- car, inscrite dans l’objet façonné, elle devient une sorte de phylum) comme ensemble des rétentions tertiaires formant des dispositifs rétentionnels. Les rétentions tertiaires surdéterminent les relations secondaires qui surdéterminent les rétentions primaires.

Prothéticité : Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Psychopouvoir: Cf.Prendre soin p. 31 S Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Psychgénéalogie : " (...) une psychogénéalogie ça veut dire par exemple il y a une histoire de l’inconscient, que l’inconscient n’a pas toujours été le même et que même, il peut disparaitre ; il y a une histoire de la conscience, c’est ce qu’avait commencé à dire d’ailleurs Ernst Cassirer ; il ne parlait pas de la conscience mais du moi, il disait : le moi est apparu dans l’histoire ; Jean Lassègue a travaillé là-dessus ; il y une noogenèse, ça c’est ce que j’essaye de montrer en ce moment ; qu’est-ce que cette noogenèse ? par exemple, la fonction de l’entendement telle qu’en parle Kant dans la Critique de la raison pure en 1781 suppose le Livre VII de la République de Platon qui lui-même suppose l’existence d’une extériorisation discrétisée et grammatisée des éléments de la langue grecque qui deviennent analytiques et non plus seulement synthétiques, je le dis en m’appuyant sur Vernant, Auroux et sur beaucoup d’autres ; ça veut dire que la noésis n’est pas une faculté éternelle comme le disait Platon, c’est une construction historique produite par l’évolution, non pas des organes naturels, ça c’est ce que croit Stanislas de Haan, il se gourre complètement, mais par des organes artificiels ; pour faire de la géométrie il ne faut pas seulement avoir un cerveau, il faut une équerre, un compas, du papier et il faut savoir écrire ; ça c’est que montre Husserl ; (voir technogenèse) Séminaire Pharmakon 2019 séance 3 time code 01:00:07

Psychotechnique (voir Nootechnique)

Pulsion : voir Désir "Freud identifie dès 1895 lorsqu’il dit que la pulsion peut quitter un objet pour se fixer sur un autre objet – plutôt que le pied de la dame, la chaussure dans laquelle la dame met son pied – cela s’appelle le fétichisme – et toute la théorie du fétichisme c’est une théorie de la pulsion en tant que capacité de se fixer sur ses objets, qui ne sont pas du tout des objets spontanés à la différence de l’instinct (à ne pas confondre avec la pulsion)." Seminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code

Q

Quasi-cause : https://www.youtube.com/watch?v=9TELhiw8Xxs 18.05.2017 Bernard Stiegler est l’invité des Rendez-vous du Futur. 1 :08 :00

R

Raison : « (…) ce n’est pas un truc qu’on a dans le cerveau ; il faut que le cerveau s’organise et se socialise ; c’est dans la société qu’il y a la raison » https://youtube/ALBre0fAT-E?t=3759 Vivre par(mi) les écrans, Session 3

La raison est impure car elle est organologique donc pharmacologique ce qui ne veut pas dire empirique. Elle constitue un plan d’immanence dans lequel adviennent des consistances qui bien que n’étant pas transcendantales ne sont pas ordinaires mais des possibilités extraordinaires qui surgissent de l’ordinaire. (Points-clés chez Simondon) Il y a des raisons individuelles (diversalité) et non pas une raison universelle.

Chez Kant, la raison est spéculative parce qu’elle dépasse l’entendement mais elle ne peut pas être en contradiction avec l’entendement. Elle est en surplus. L’entendement est toujours limité par des frontières, des localités.

(...) la raison, en tant qu’elle produit des sentiers qui bifurquent, c’est ce qui toujours érige un droit contre les faits, dans les faits, à partir des faits." séminaire Pharmakon 2016 séance 1 1:13:00 retranscription p.20

Rétentions secondaires collectives : MD1 : 127, 152-158 MD2 : 35, 42, 132, 141, 151, 164 MD3 : 50 CE1 : 112 MS1 : 176, 177, 180 MS2 : 160, 161, 162, 165, 176, 180, 231, 244 « Il y a des rétentions secondaires dont j’hérite bien que je ne les aie pas vécues et parce que je les ai adoptées : c’est le cas de tout ce qui m’est appris, de ce à quoi je suis initié, ou de ce qui m’a été enseigné, de ce qui forme l’éducation et l’instruction et par quoi je m’élève au-dessus de moi-même comme un nain que portent les épaulent d’un géant : ces rétentions-là, à la fois, sont secondaires – parce qu’elles ont été conçues, sélectionnées, projetées et vécues par d’autres et ont constitué leurs passés propres, à partir de leurs présents propres, comme les Eléments d’Euclide, ou encore A la recherche du temps perdu-, et elles sont collectives, communes, héritées par tous comme le passé de tous : elles constituent un fonds préindividuel. » MD1, p. 153

Rétention tertiaire : relèvent de la teknè, du fétiche… Rétention tertiaire hypomnésique : extériorisation d’un contenu mental. Requiert une pratique herméneutique et en cela thérapeutique du pharmakon qui soit capable de cultiver et de préserver des consistances… 02 :03 :00 cours pharmakon du 14.12.2013

"Les rétentions tertiaires c’est tout ce qui est produit par l’exosomatisation depuis 3 millions d’années, les rétentions tertiaires hypomnésiques c’est l’exosomatisation des contenus mentaux, ça commence au paléolithique supérieur avec les premières peintures rupestres, les rétentions tertiaires hypomnésiques orthothétiques ce sont celles qui, comme l’écriture alphabétique, permettent de stabiliser, sous une forme écrite par exemple, les énonces de Socrate ou les énoncés de Moïse et de les interpréter pendant des milliers d’années et de les soumettre à des processus analytiques par la grammaire, par la philosophie, par la théologie, par les commentaires de la Thorah etc." Séminaire Pharmakon 2019 séance 4.1

TT p. 353 de la nouvelle édition

« La rétention tertiaire est autant spatiale que temporelle et elle conditionne la possibilité même de distinguer l’espace et le temps » TT3 p. 117, (page 673 de la réédition chez Fayard) Voir Propre (de l’homme)

Réticularité

Retrait de la main : MD2 : 193 s et 206 s MS2 : 194

Rêves : l’esprit rêve et il réalise (parfois) ses rêves et il transforme le mode. Que produit-il en réalisant ses rêves ? du pharmakon, de l’artefact et cet artefact produit par l’esprit entre en conflit avec l’esprit lui-même. Cours pharmakon du 14.12.2013 1 :41 :00 https://video.mshparisnord.fr/w/6fXFgBZgaC9PXDX83ZsiXF?start=1h41m

S

Savoir : un savoir, ça se défend sur un plan logique (argumenter) 00 :12 :50 séminaire du 09.10.2010 Savoir rationnel vs avoir irrationnel ICO1 cours 2 01 :12 :45 https://iri-ressources.org/video-28.html?collection=1

" ...les savoirs, ils sont là toujours pour constituer au sein de la dégradation de l’univers, une localité qui ne se dégrade pas..." Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 00:21:15

Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

Science (comme technoscience) : Le grand problème du XXIème siècle. Séminaire pharmakon 2015 cours 1 1 :12 :40 https://video.mshparisnord.fr/w/mEd4t69CF8jNNjqMcd7uic?start=1h12m30s

Schématisme : cette capacité de rêver Kant l’appelle le schématisme. Capacité de schématiser : capacité de projeter des concepts sur la réalité de l’expérience du monde. Ces concepts ne sont pas de l’inné. C’est une question purement formelle et logique (et non pas biologique). Voir supra Misère symbolique Penser c’est avant tout imaginer. Penser avec ses mains -> inventer (Simondon)

Singulier vs particulier : (...) de quoi est-ce qu’il (Marx, dans La philosophie du droit de Hegel) accuse Hegel ? d’avoir une notion complètement abstraite du singulier qu’il réduit à la particularité et de ne pas comprendre que ce qui compte dans la vie c’est d’être singulier, de protéger les singularités ; c’est ce que dit Marx contre Hegel et je pense que c’est la plus puissante critique de Hegel qui puisse être ; elle fait très mal parce qu’elle est juste. Le savoir absolu de Hegel c’est ce qui conduit au non savoir absolu dont j’ai déjà parlé dans ce séminaire parce qu’il conduit à la dissolution par les moyennes, mais ça Hegel lui-même ne le voit pas. Séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 00:41:17

Structure dissipative : voir diversalité

Sublimation :

Synchronisation (vs diachronisation) : "Les savoirs par ailleurs, sont des équilibres métastables. Cela pour conséquence très importante qu’ils portent en eux la possibilité toujours imminente de leur dégradation et de leur régression au stade entropique. Qu’est-ce que ça veut qu’ils soient métastables ? Ça veut dire qu’il y a en eux des forces qui s’opposent – un peu comme Philotès et Naikos chez Empédocle –, il y a des forces de synchronisation, qui sont entropiques (vues de l’intérieur elles sont entropiques) et il y a des forces de diachronisation qui sont néguentropiques. Mais de l’extérieur, les forces synchroniques paraissent néguentropiques et les forces diachroniques paraissent entropiques. Si on regarde un savoir de l’extérieur, son pourvoir de synchronisation, c’est son pourvoir d’organisation comme de la néguentropie et les disparités internes apparaissent comme du désordre. Si maintenant on se met à l’intérieur du savoir, ces disparités internes ne sont pas du désordre mais des singularités qui rendent leur dynamisme au savoir et la synchronie, c’est la rigidité institutionnelle, les commissions d’expert etc., c’est l’entropie. Et vous voyez que c’est très compliqué de penser en termes d’entropie et de néguentropie parce qu’on doit toujours localiser ce que l’on est en train de penser sinon est plus dans la pensée. Séminaire Pharmakon 2015 séance 2 time code 01:03:23

séminaire pharmakon 2019 séance 1

Symbolique : On appelle généralement « fonction symbolique » le pouvoir d’utiliser des symboles ou des signes, c’est-à-dire des choses permettant de désigner d’autres choses en l’absence même de ces choses.

Lévi-Strauss définit la fonction symbolique comme le pouvoir qu’aurait l’esprit humain d’imposer des lois structurales, le plus souvent inconscientes, à un matériau informe, et en particulier aux contenus affectifs et pulsionnels de la vie psychique.Le symbolique chez Lévi-Strauss et chez Lacan Lucien Scubla Dans Revue du MAUSS 2011/1 (n° 37), pages 253 à 269

La misère symbolique est la perte d’individuation qui résulte de la perte de participation à la production de symboles, fruits de la vie intellective et de la vie sensible. Ars Industrialis Vocabulaire entrée « misère symbolique»

Système technique : ICO1 cours 3 00 :14 :31 Le système technique a des lois internes de développement https://iri-ressources.org/video-29.html?collection=1

T

Technogenèse : " (...) c’est l’exosomatisation, c’est la production exosomatique des organes artificiels" Séminaire Pharmakon 2019 séance 3 time code 01:02:03

Technoscience : J’appelle technoscience, aujourd’hui plus souvent désignée technologie (alors que la technologie est d’abord définie comme étant le discours sur la technique) la technique lorsqu’elle intègre de la science, par opposition aux techniques traditionnelles préscientifiques, où sciences et techniques deviennent inséparables. Cf. La technique et le temps t. 1 - La faute d’Epiméthée, éd. Galilée 1994, p. 105-107.

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Technologies de l’esprit Nous appelons technologies de l’esprit l’ensemble des technologies issues des industries culturelles, des industries de programmes, des médias, des télécommunications, et enfin les technologies du savoir, ou technologies cognitives, étant souligné que tous ces secteurs tendent à s’intégrer avec la convergence de l’audiovisuel, des télécommunications et de l’informatique.

Télévision Colline 6 décembre 2008 : Société et Télévision du XXIème siècle https://arsindustrialis.org/soci%C3%A9t%C3%A9-et-t%C3%A9l%C3%A9vision-au-xxi-si%C3%A8cle 15 novembre 2008 : destruction et formation de l'attention III https://arsindustrialis.org/node/1450 23 juin 2007 : formation et destruction de l'attention - débats autour de l'appel faire attention https://arsindustrialis.org/formation-et-destruction-de-lattention-2 12 mai 2007: formation et destruction de l'attention - l'avenir de nos établissements d'enseignement à l'époque des nouvelles industries de programmes https://arsindustrialis.org/formation-et-destruction-de-lattention-1 20 mai 2006 : Politique et télévision https://arsindustrialis.org/node/1463

Tendances (contre-tendances) : « Ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue » p. 196

Territoire :

Tragiques : Séminaire pharmakon 2016 séance 1 00:19:40

La pensée tragique de l’épimethéia et la prometheia : est dit des philosophes grecs jusqu’au Phèdre de Platon qui ouvre à une nouvelle interprétation de l’âme qui devient immortelle prélude à la République (cf. cours pharmakon du 14.12.2013 2 :00 :09). L’aléthéia – sorti du Lethè – devient orthotès – exactitude. « Seule cette conception tragique de l’anamnèse permet de penser la constitution du savoir apodictique et plus généralement du savoir rationnel d’une façon rationnelle justement… ». Le mythe d’Epiméthée et de Prométhée décrit de manière allégorique les rapports de l’homme et de la technique, l’intervention nécessaire d’Hermès apportant aux hommes Dikè et Aïdos, la Justice et la Honte afin d’éviter qu’ils ne s’entre-déchirent (le Protagoras de Platon). Cette relation constitutive de l’homme et de la technique est relatée scientifiquement par Leroi-Gourhan. La technique est anthropologiquement constitutive.

« La vraie question de Socrate c’est le pharmakon, pas l’Etre, parce que Socrate est un tragique. » Séminaire 2017 séance 10 00 :56 :20 https://video.mshparisnord.fr/w/bPKE1ykiVyEoAacgEerXMj?start=56m20s

Transcendance :
" (...) aujourd'hui j'avance cette idée de ce que j’appelle l'exo-transcendance. Comme vous le savez, Emmanuel Kant rappelle que transcendant, ça peut avoir deux sens. La transcendance, ça peut être la transcendance au sens de ce qui est en dehors de moi et l’englobe, par exemple l’atmosphère est transcendante par rapport à moi. Et puis ça peut avoir le sens de Dieu, la transcendance, c'est-à-dire un absolu sur une autre échelle. Je prends dans le premier sens, un plan entre le premier et le deuxième, l'exo-transcendance de la technique. Qu'est-ce que c'est ? C'est quelque chose qui est empirique, c'est un immanent, donc c'est pas du tout sur un autre plan, et ça produit des effets d'autre plan. Ces effets d'autre plan, Deleuze leur donne deux noms : premièrement, le plan de consistance, et deuxièmement, le désir. " Séminaire pharmakon 2019 séance 6 time code 00:25:57 retranscription page 8-9

Transindividuation : La transindividuation, c’est ce qui résulte de la co-individuation des individus psychiques, c’est-à-dire de ce qui constitue l’individuation collective comme concours des individus psychiques (concurrence, co-opération et émulation que les Grecs appelaient l’éris) où se produisent et se métastabilisent, c’est-à-dire se trans-forment, les significations portées et constituées par les modes de vie, RLM, p. 41 La transindividuation, c’est ce qui articule l’un et le multiple, le diachronique avec le synchronique etc. Aussi ce que notre époque nomme top down et bottom up en particulier dans les réseaux numériques (Cours pharmakon 29.03.2014 00 :05 :31 https://video.mshparisnord.fr/w/4hMUL4QVGzmx48daxGvj4h?start=5m29s) Voir les cours de 2013

La transindividuation, c’est la métastabilisation d’un processus de coindividuation. La coindividuation, c’est la façon dont des individus psychiques s’individuant psychiquement, c’est à dire se transformant par une expérience quelconque, une expérience sensible ou intellectuelle, en général les deux, dans leur transformation individuelle et psychique contribuent à la transformation des autres, parce que leur transformation, cest ce qui se traduit en réalité par la transformation de leur relation aux autres. Et cette transformation c’est ce qui va se produire dans un dialogue entre deux personnes ou dans toutes sortes de formes de relations sociales, de travail, de commerce, … Ceci constituant des processus de coindividuation où deux indivuduent au moins se coindividuent. Mais cette coindividuation, c’est ce qui va conduire aux relations avec d’autre processus d’individuation collectives de ce type, c’est ce qui va conduire à la métastbilisation de règles, de normes, de valeurs, je dirai plutôt avec Simondon et Wittgenstein de significations c'est-à-dire d’usages qui vont se métastabiliser comme constituant ce que l’on va appeler la synchronie où la grammaire définitoire d’une époque dans un domaine particulier de la vie symbolique

Travail et emploi Le travail n'est pas simplement l'emploi. Tout travail est un emploi, mais tout emploi n'est pas un travail : tout emploi n'est pas ce qui permet d'acquérir ou de développer des savoirs, et à travers ceux-ci, de s'individuer, c'est-à-dire de se faire une place dans la société en tant que producteur, et non seulement comme consommateur trouvant dans son emploi un revenu qui lui donne un pouvoir d'achat. TCD p. 243

Top down /bottum up

Tournant machinique de la sensibilité MS2 : 26, 29, 39, 42, 50, 87, 99, 104, 107, 134, 149, 201, 154, 159, 187, 200, 461, 267, 169, 279. Télécratie : 191 Réenchanter : 56 MD3 : 122

Tragique : reconnaissance de la nature mortelle de l’homme. Séparation totale entre le monde des hommes et le monde des Dieux. Pour l’homme : en haut il n’y a rien (contre l’idéalisme). Séminaire du 09.10.2010 1 :10 :43

Transductive relation- : ICO1 cours 3 00 :15 :22 Une relation transductive c’est une relation qui constitue ses termes (un terme de la relation n’existe pas en dehors de la relation, autrement dit sans l’autre terme, il est constitué par l’autre terme) : les rapports de l’homme et de la technique sont transductifs. https://iri-ressources.org/video-29.html?collection=1

Transindividuation :

Pour aller plus loin https://arsindustrialis.org/vocabulaire

Transvaluation : "Qu’est-ce que ça veut dire transvaluation ? je le répète, c’est acter de la dévaluation de toutes les valeurs, de l’anéantissement, de l’annihilation de toutes les valeurs – c’est bien ce que nous vivons, il n’y a aucun doute là-dessus – réduites à du comput, à du calculable, càd à ce qui ne vaut rien, parce que tout ce qui est calculable c’est ce qui ne vaut rien (c’est ce que précisément Nietzsche a montré) et produire à partir de cette expérience du rien une nouvelle conception de la valeur, une nouvelle expérience de la valeur" Séminaire pharmakon 2017 séance 11 time code 00:45:25

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Vitesse

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Web herméneutique et délibératif :

Pour aller plus loin https://journals.openedition.org/appareil/3752

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